Anne Cayré, ostéopathe à Tiercé : L'ostéopathie pour les bébés, les enfants et les adolescents
L'ostéopathie pour les bébés
La grossesse et l'accouchement sont une épreuve pour votre enfant.
Pendant la grossesse, bien que baigné dans le liquide amniotique et abrité par le ventre de sa mère, le bébé peut déjà être soumis à des contraintes mécaniques et émotionnelles plus ou moins importantes. Plusieurs facteurs vont jouer sur ses contraintes :
- La première grossesse : lors d’une première grossesse, le corps de la maman va devoir s’adapter à des changements majeurs et inconnus pour lui. L’utérus va s’agrandir et s’étirer pour laisse de la place au bébé, les structures fibreuses qui l’entourent vont devoir suivre le mouvement en particulier les ligaments du bassin et une structure appelée ligne blanche qui relie les abdominaux entre eux au niveau du ventre et qui va devoir fortement s’étirer pour laisser le ventre pousser. Ces changements étant progressifs et se faisant au fur et à mesure de la croissance du bébé et des modifications hormonales de la maman, le bébé est donc plus contraint et a moins de place pour bouger que lors des grossesses ultérieures où les structures vont s’étirer beaucoup plus vite. Elles connaissent le chemin en quelques sorte et laissent plus vite de la place.
- La position du bébé dans le ventre : vous l’avez déjà observé, toutes les femmes ne « portent » pas leur bébé de la même manière. Pour certaines il va être très bas, pour d’autres très haut, il peut même se placer plus d’un côté que de l’autre. Ces différentes positions peuvent résulter de tensions des différentes structures anatomiques entourant le ventre ou au contraire d’un manque de tonicité de la sangle abdominale chez la maman. Pour ce qui concerne les tensions un suivi ostéopathique pendant la grossesse peut-être très intéressant afin de s’assurer que tout fonctionne bien autour du bébé et qu’il ne va pas rencontrer d’obstacles inutiles à son développement moteur. Pour le manque de tonicité de la sangle abdominal, le travail sur le sujet de Bernadette de Gasquet est très intéressant mais il faut le mettre en place si possible avant la grossesse ou au moins avant le 3e mois afin que la partie inférieure de la sangle abdominale puisse jouer son rôle de hamac.
- Les chocs physiques de la mère : ils vont être en grande partie amortis par le liquide amniotique mais il ne va pas toujours réussir à les gommer complètement.
- Les chocs émotionnels de la mère : le bébé communique en permanence avec vous par le biais des hormones et des sons de votre corps qui l’entourent. Si un événement vous ébranle pendant la grossesse, cela va se traduire par des émotions que votre bébé va ressentir. Il est important de prendre cela en compte après la naissance car un bébé ce n’est pas que de la mécanique.
Ensuite vient l’accouchement et là pas besoin de dessin : entre les contractions, le passage du bassin, les césariennes, les manœuvres gynécologiques, les ventouses, les forceps... on se doute un peu que ça ne doit pas être une partie de plaisir pour le bébé. Quelques soient l’intensité des contraintes, certains vont très bien s’en sortir et les contraintes subies vont laisser peu de traces, pour d’autres ça va être plus compliqué…
Que ce soit lors de la vie intra-utérine, lors de l’accouchement ou après la naissance, les différentes contraintes subies peuvent laisser des tensions mécaniques et émotionnelles qui peuvent se traduire par une grande variété de symptômes pouvant surgir à différents moment du développement de votre enfant.
- difficultés à tourner la tête de façon symétrique
- problèmes de succion
- agitation, pleurs
- troubles digestifs
- déformations crâniennes, plagiocéphalie
- douleurs ou raideur à la mobilisation avec par exemple un bras difficile à passer dans les vêtements, les plis du cou difficiles à sécher...
- difficultés à passer sur le ventre, à 4 pattes ou debout
- bébé qui communique peu et ne s'intéresse pas à ce qui se passe autour de lui
La prise en charge de ces différents symptômes en ostéopathie peut se faire dès quelques jours de vie et nécessite un suivi régulier jusqu'à environ un an. Ceci est particulièrement important dans 2 cas qui, s’ils ne sont pas pris en charge rapidement, vont avoir des répercussions durables sur le développement de votre enfant :
- Les troubles de la succion ou de la déglutition qui peuvent générer des difficultés dans l’allaitement
- douleurs, crevasses
- bébé qui s’endort au sein
- agitation lors des tétées, pleurs
- troubles digestifs
- des retards de croissance
- impact sur la croissance de la mâchoire et de la sphère oro-faciale.
- Les troubles de la mobilité cervicale : que ce soit un bébé qui ne tourne la tête que d'un seul côté, une tendance à mettre la tête très en arrière et à se cambrer contre son matelas ou un bébé qui ne bouge pas et reste en permanence la tête bien dans l'axe, toutes ces contraintes répétées sur une même zone risquent de perturber le développement du crâne et de provoquer un applatissement local. On parle alors de plagiocéphalie quand cette déformation est asymétrique avec un côté du crâne qui s'applati et de brachycéphalie quand c'est l'arrière qui s'applati de façon symétrique. Dans les 2 cas, un seul impératif agir vite pour restaurer la mobilité cervicale et limiter la déformation ! En fonction de la situation votre ostéopathe pourra vous orienter vers votre médecin pour compléter sa prise en charge par des séances avec un kiné spécialisé.
Dans tous les cas si vous avez un doute, prenez le temps d'en parler à votre médecin, votre sage-femme ou votre ostéopathe, il serait dommage de passer à quelque chose qui aurait pu être pris en charge.
L'ostéopathie pour les enfants et les adolescents
On le sait, les enfants ça grandit, ça chahute, ça court, ça tombe et à l’adolescence ça se transforme.
Pour toutes ces raisons un suivi ostéopathique annuel est intéressant. Il sera l’occasion de faire de la prévention en vous accompagnant dans les étapes clefs du développement de votre enfant et de traiter les différentes dysfonctions somatiques qui peuvent être la source de douleur, d’inconfort ou de compensations.
Le corps est ce qui va permettre à votre enfant d'interagir avec le monde qui l'entoure, mieux il fonctionne, plus votre enfant pourra se concentrer sur ce qui est vraiment important : jouer, apprendre, communiquer, faire du sport, bref grandir dans toutes les dimensions qui font l'être humain.